samedi 15 octobre 2011

La spirale infernale du premier emploi - Partie 2

Le 24 août 2011, j'écrivais ceci :
« C'est un véritable cercle vicieux: Pour avoir un emploi, il faut de l'expérience. Mais pour avoir de l'expérience, il faut avoir eu un premier emploi. Et pour obtenir ce premier emploi, il faut de l'expérience. Cette expérience, elle a commencé par un premier emploi... Et ça continue comme ça, sans fin. Une spirale infernale qui vous entraîne vers de véritables cauchemars. »
Je peux maintenant le confirmer, cette spirale m'a littéralement avalée et entraînée vers des profondeurs encore plus sombres que je ne l'imaginais. Comme vous l'avez sans doute compris, je n'ai pas encore obtenu d'emploi dans le domaine de mes études, après six mois de recherche intensive. Chaque jour, je passe en moyenne trois heures (et parfois plus!) à faire de la recherche d'emploi : recherche d'offres d'emploi et rédaction de lettres d'intention adaptées à chaque candidature soumise. Je connais tellement les sites d'emploi que je pourrais presque y naviguer les yeux fermés! Emploi Québec, les sites d'associations professionnelles dans mon domaine, le babillard d'emploi de mon département universitaire, Jobboom, Monster, Workopolis, Québec Municipal, LesPac, Kijiji et les petites annonces de divers quotidiens, voilà seulement une partie des endroits où je fais mes recherches.

Il y a un peu plus de deux ans, lorsque j'ai commencé mon programme universitaire, le directeur de notre département nous disait qu'il y avait plus d'offres d'emploi que de finissants. Mais ce qu'il n'a pas mentionné, c'est que la majorité de ces emplois sont très loin de la région de Montréal, voire même à l'international. Lorsqu'on a une maison, un conjoint qui a un emploi et une panoplie de gens qu'on ne veut pas quitter, il n'est pas toujours évident de tout abandonner pour un nouveau travail. Un autre détail qui n'a pas été mentionné est que la majorité des employeurs demandent au minimum quelques années d'expérience, ce que l'on n'a pas nécessairement lorsqu'on termine nos études. Malgré ces obstacles, j'ai tout de même envoyé une cinquantaine de curriculums vitae et de lettres d'intention depuis les six derniers mois, pour des postes reliés de près, de loin ou de très loin à mon domaine. J'ai également soumis une vingtaine de candidatures spontanées, ce qui implique de placer notre curriculum vitae dans la banque de candidatures d'une entreprise même si aucun poste affiché actuellement ne correspond à nos compétences. Suite à toutes ces démarches, je n'ai été convoquée qu'à deux entrevues : la première où je suis arrivée en deuxième place, presque ex-aequo avec celle qui a obtenu le poste (qui avait de l'expérience...) et l'autre où on ne m'a posé que trois questions, les intervieweurs ne faisant que parler de leur entreprise.

Un article paru cette semaine dans le journal Métro prétend que plusieurs diplômés universitaires sont surqualifiés pour l'emploi qu'ils occupent. Certains sont commis, caissiers, vendeurs, etc. Plusieurs raisons expliquent ce phénomène : trop d'admissions dans les universités, exigences trop élevées de la part des employeurs et rareté des emplois. Vais-je finir moi-aussi caissière ou commis, même si j'ai terminé une maîtrise avec une moyenne de A? Je commence à croire que oui... Mais ce qui est certain, c'est qu'après six mois de recherche d'emploi sans succès, je dois sérieusement envisager une autre stratégie et même un changement de domaine. Par contre, commencer une nouvelle formation prend du temps, de l'argent et surtout de la motivation. Et croyez-moi, la motivation est presque inexistante après une demi-année de recherche infructueuse. Même les activités que l'on pratique encore perdent leur intérêt. On a l'impression que ne pas obtenir d'emploi fait de nous une personne incompétente, inintéressante et sans avenir. On devient dur envers soi-même, triste, déprimé et insominiaque. Je ne vous le souhaite pas, et je vous conseille surtout de bien faire vos recherches avant d'entreprendre un programme de formation. Vérifiez si des offres d'emploi sont disponibles dans le domaine et ne vous fiez pas seulement à ce que l'établissement d'enseignement vous dit. Une formation, c'est un produit comme les autres qui doit être vendu, et les étudiants sont des consommateurs qui doivent faire le bon choix. Réfléchissez bien avant de choisir votre carrière, c'est votre avenir et votre vie qui sont en jeu.

mercredi 21 septembre 2011

Hasard ou destin?

Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi vous existez à cette époque précise et dans ce lieu précis? Pourquoi ici et maintenant? Si vous étiez né il y a cent ans sur un autre continent, votre mode de vie aurait été assurément différent. Mais chaque petit détail de votre vie, qu'il soit le résultat d'une décision prise par vous-même, vos parents ou toute autre personne, peut faire toute la différence. Ce qui nous arrive, est-ce le fruit du hasard ou bien est-ce que notre destin est déjà écrit? Il s'agit d'une question que l'on se pose tous un jour ou l'autre. Toutefois, il est possible que la réponse soit complètement autre chose... Voici ce que j'en pense :

Le hasard, ce n'est causé par rien ni personne, c'est complètement inexplicable et imprévisible. Si notre vie n'était que du hasard, alors à quoi bon y chercher un sens, puisqu'on sait d'avance qu'il n'y en a pas? Le destin, c'est notre vie déjà prévue à l'avance. Chaque événement qui nous arrive et même le dénouement de notre vie serait déjà déterminé à notre naissance. Si c'était le cas, alors qui aurait écrit notre histoire? Et à quoi bon prendre les meilleures décisions pour nous et pour les autres si de toute façon l'issue est la même? Nous n'aurions donc aucune influence sur le cours de notre vie... Puisque ces deux hypothèses semblent très peu pertinentes, alors qu'est-ce qui détermine qui nous sommes et ce qui nous arrive?

Je crois que les décisions prises par chacun, consciemment ou non, sont ce qui influence notre vie. L'être humain a une conscience, une intelligence et une sensibilité, il est donc évident que ses décisions ont un sens et déterminent ce qui se produit dans sa vie et dans celle des autres.  Chacun des choix faits par nos parents, nos ancêtres et même par des inconnus a un énorme impact et détermine notre lieu de résidence, les gens que l'on rencontre, nos loisirs, etc. Notre vie suit un chemin, mais celui-ci n'est pas tracé à l'avance. On construit nous-mêmes notre route en y ajoutant un bout de chemin chaque jour. On choisit dans quelle direction on se dirige et on choisit quels autres chemins on veut croiser, et pour combien de temps on souhaite partager la route de ces personnes. Ces choix, on les faits parmi les possibilités qui nous sont offertes. Et ces possibilités sont elles-aussi déterminées par les choix des autres, qui ont été faits parmi leurs possibilités à eux. Ça continue ainsi, à l'infini... Chaque humain est un chemin en constante évolution parmi et avec les autres.

Lorsqu'on arrive au bout de notre route, notre chemin ne disparaît pas avec nous. Ce que l'on a tracé continue d'exister et d'inspirer les autres, certains choisiront de suivre nos traces. Avec le temps, certaines routes semblent tomber dans l'oubli, mais il y aura toujours quelqu'un qui se souviendra de la vôtre ou qui la découvrira grâce aux décisions qui l'auront amené jusque là. Alors ne croyez pas que votre histoire ne sert à rien, car chaque jour, sans le savoir, vous influencez le cours de plusieurs existences et vous continuerez de le faire même lorsque vous ne serez plus là. Soyez conscient de l'importance que vous avez pour les gens qui croisent votre route, et appréciez ceux qui font un bout de chemin avec vous. Ce n'est ni le hasard ni le destin qui nous a amenés où nous sommes, mais plutôt notre propre volonté et celle des autres. Bien sûr, les possibilités de ce que peut être une vie sur terre sont infinies, et ça semble être un miracle que nous existions ici et maintenant. Chaque être humain est un miracle en soi, puisque deux cellules précises parmi des milliers ont fusionné et toute autre combinaison aurait donné une personne différente. Même la présence de la vie sur une planète est un miracle. Mais votre miracle à vous, vous devez le créer vous-même, et vous avez toutes les capacités de le faire!

mardi 13 septembre 2011

Génération Passe-Partout

Si vous êtes né entre 1970 et 1990, vous avez sans doute connu l'émission jeunesse Passe-Partout. Il s'agit d'une émission éducative produite par le Ministère de l'éducation du Québec visant surtout les enfants de 4 ans. Toutefois, des jeunes de tous âges ont été marqués par cette émission télévisée. Saviez-vous qu'il existe quatre générations de Passe-Partout?

Première génération: (125 épisodes)
Ces épisodes ont été diffusés à partir de 1977 et sont ceux qui sont les plus connus aujourd'hui. En effet, les coffrets DVD qui sont sortis sur le marché il y a quelques années contiennent les épisodes de cette génération. De plus, le CD musical Génération Passe-Partout, dont les chansons sont interprétées par des chanteurs adultes ayant écouté cette émission lorsqu'ils étaient jeunes, ne contient que des chansons provenant de la première génération. Les personnages principaux étaient Passe-Partout, Passe-Montagne, Passe-Carreau, Fardoche, Grand-Mère, Cannelle et Pruneau.

Deuxième génération: (50 épisodes)
Ces épisodes, diffusés en 1983 et 1984, ressemblent beaucoup à ceux de la première génération. Les enfants les appréciaient beaucoup, et lorsque le générique du début commençait, ils espéraient voir la fameuse "ligne verte" qui distinguaient la deuxième génération de la première. Passe-Carreau a quitté vers le milieu de cette génération et elle a été remplacée par Tourmaline. Ce nouveau personnage est vêtu d'une salopette et a des allures de "garçon manqué", contrairement à la Tourmaline de la quatrième génération.

Source: http://divertissement.ca.msn.com/
Troisième génération: (20 épisodes)
L'émission change complètement à partir de cette génération. Auparavant, l'objectif était de favoriser le développement intellectuel et moteur d'une clientèle préscolaire défavorisée, tandis que l'objectif des générations 3 et 4 était plutôt d'ouvrir les enfants au multiculturalisme. Les marionnettes ont été refaites et de nouveaux personnages s'ajoutent: Tintinabule, Oran et Outan, Lorio, Passe-Midi, et quelques autres. Fardoche et Grand-Mère disparaissent, tout comme les parents de Cannelle et Pruneau. Presque aucune scène n'est tournée à l'extérieur, car un décor représentant un parc a été construit. L'aspect le plus marquant est sans doute l'utilisation du synthétiseur dans la musique et dans le bruitage, un aspect spatial est même créé. Personnellement, je redoutais ces épisodes, le générique du début et les sons pendant l'émission me faisaient très peur...

Quatrième génération: (35 épisodes)
Cette génération ressemble à la précédente: l'aspect multiculturel est encore présent et les marionnettes n'ont pas changé. Les épisodes ont été diffusés entre 1988 et 1995. Le générique du début faisait beaucoup moins peur aux enfants, car le bruitage étrange a été supprimé et les paroles ont été remises. De nouveaux personnages s'ajoutent encore. Chez les marionnettes: Coralie, Mélise et Mucho. Les parents de Cannelle et Pruneau sont réintégrés à l'émission. Chez les comédiens: retour de Tourmaline en version plus féminine et Tourbillon (père de Tourmaline). Il s'agit de la génération que j'ai préférée et qui m'a le plus marquée, étant donné mon âge. Je trouve que les chansons sont particulièrement belles. Trois films d'une trentaine de minutes chacun sont également sortis à cette époque.

Voici les liens vidéo des génériques des quatre générations, amusez-vous à les comparer!
Première génération
Deuxième génération (remarquez la fameuse ligne verte!)
Troisième génération
Quatrième génération

samedi 10 septembre 2011

Randonnée au Mont Tremblant

Mardi dernier, mon copain et moi sommes allés monter (et redescendre!) le Mont Tremblant à pied. Il s'agit d'une belle randonnée pédestre que je recommande à tous les amateurs de plein air. Par contre, vous devez être en très bonne forme physique, puisque les sentiers sont longs à parcourir et sont en terrain accidenté. Je vous recommande également de partir le matin, car nous avons débuté l'ascension vers 14h00 et il n'y avait presque plus de lumière lorsque nous avons terminé la descente, vers 20h00.


Plusieurs sentiers peuvent être empruntés afin de monter jusqu'au sommet. Nous avons tout d'abord marché sur le sentier D (Les caps), puis nous avons poursuivi la montée en suivant le sentier L (Le vertigo). Ces deux sentiers étaients parsemés d'obstacles, comme de la boue, des roches glissantes et des ruisseaux. Le paysage était toutefois magnifique. Arrivés à la fin du sentier L, nous avons emprunté le sentier B (Le 360) afin de grimper jusqu'au sommet du Mont Tremblant, où la vue était absolument incroyable! Au total, les 8,5 km de la montée nous ont pris trois heures à parcourir.

Nous avons eu la chance d'observer un magnifique chevreuil tout près de nous!

Lorsqu'est venu le temps de redescendre, nous avons décidé de suivre le sentier C (Le grand brûlé) puisque quelques personnes nous l'avaient recommandé. En effet, ce sentier est selon moi le plus beau, mais aussi le plus périlleux. On ne marche presque jamais sur de la terre, il s'agit surtout de ruisseaux que l'on suit en marchant précautionneusement sur des roches. La descente était bien sûr beaucoup moins cardio que la montée, mais elle était très demandante au niveau de la vigilance. Un faux mouvement aurait pu entraîner une cheville tordue ou une vilaine chute. De plus, nous avons essayé de redescendre le plus rapidement possible, puisque le soleil commençait à se coucher et que nous redoutions de terminer la randonnée dans la noirceur. Après trois longues heures de descente sur 6,5 km, nous étions vraiment fatigués, mais aussi très fiers d'avoir réussi la randonnée!


mardi 6 septembre 2011

Courir...

Sortir prendre l'air
Avancer doucement
Enfin prendre son temps
Et tout laisser derrière

S'arrêter, soudain
Ouvrir les yeux et voir au loin
Un sentier menant vers la vie
Vers les couleurs et l'harmonie

Il faut s'y rendre sans attendre
Augmenter la cadence
Afin de bientôt réapprendre
L'importance de l'innocence

Arrivé là-bas, un premier pas
Tout est grand et vivant
L'humain devient insignifiant
Pourtant le revoilà

Et courir...

Courir...

Éviter les obtacles
Ne rien manquer du spectacle

Courir jusqu'à en manquer d'air
Jusqu'à en perdre les repères

Courir et laisser derrière soi
Chacun des très lourds poids

S'arrêter quelques instants
Se reposer à l'ombre d'un chène
Prendre le temps d'écouter le vent
Se libérer des dernières chaines

S'endormir ainsi
Ne faisant qu'un avec la terre
Se réveiller rajeuni
Débutant une nouvelle ère

Se relever et courir
Encore et toujours

samedi 3 septembre 2011

Mots d'enfants

Depuis plus de six ans, j'ai enseigné à des centaines d'enfants dans le cadre de mon travail de professeure de danse. Les tout-petits adorent me raconter leur vie avant et après (parfois même pendant!) les cours, et chaque semaine j'ai eu la chance d'écouter des histoires et des propos parfois très drôles et d'autres fois très touchants. Je pourrais écrire un livre avec tout ce que j'ai entendu ces dernières années! Puisque je n'ai pas tout noté, je ne me souviens pas de tout. Par contre, voici quelques petites discussions qui m'ont marquée:

Un groupe d'enfants de 3 ans est assis en cercle avant un cours. Plusieurs parents sont dans le corridor et regardent dans le local par les portes vitrées. Une petite fille me dit: «Aujourd'hui, c'est mon papa qui est venu avec moi. Il a plein de gros tatous partout! Partout partout sur les bras! C'est lui à la porte.» Et d'un seul coup, toutes les petites se tournent vers le papa en question. Celui-ci semble extrêmement gêné, et moi aussi!

Après un cours, une enfant de 4 ans viens me voir et me dit: «Tu sais quoi? Il y a une nouvelle personne dans ma famille. C'est mon bébé William (nom fictif).» Son bébé, c'était en fait son petit frère!



Un magnifique oiseau de papier qu'une élève m'a fabriqué!
 Le questionnement classique, que j'entend au moins une fois chaque année:
Enfant: «Mais il est où ton lit?»
Moi: «À ma maison»
Enfant: «C'est pas ici ta maison? C'est où?»
Moi: «Dans une autre ville.»
Enfant: «Ta maman est venue te reconduire?»
Moi: «Non, je suis venue en voiture.»
Enfant: «Tu sais conduire?» et plusieurs autres questions sur ma vie suivent ainsi...
Pas facile de leur faire comprendre que je n'habite pas dans le local de danse!

Ce que j'ai entendu de plus touchant jusqu'à maintenant: Lors d'un cours avec un groupe de 5 ans, une petite fille perd une dent. En emballant sa dent dans un mouchoir pour qu'elle l'apporte chez elle, je lui dis que peut-être la fée des dents ira la voir. Une autre petite fille dit «L'autre jour, ma soeur a perdu une dent et la fée des dents n'est pas venue. Elle était triste, alors j'ai pris des sous dans mon cochon et je les ai mis sous son oreiller.» Quelle générosité, pour une fillette de 5 ans!

mercredi 31 août 2011

La communication virtuelle est-elle si mauvaise?

Depuis quelques années, des journalistes et des chercheurs nous disent que l'Internet, particulièrement le web 2.0, et les cellulaires contribuent à réduire le nombre et la qualité des interactions interpersonnelles réelles. Les gens se parleraient moins de vive voix et ils se rencontreraient moins. Mais est-ce aussi dramatique que ce que l'on entend dans les médias?

Étudions tout d'abord le cas des cellulaires et des messages textes (ou sms, textos). Y a-t-il plus de distance sociale entre deux personnes qui s'envoient des textos qu'entre deux autres qui se parlent à l'aide de leur cellulaire? D'une façon ou d'une autre, elles ne sont pas ensemble. Le cellulaire est un outil qui sert à communiquer avec les autres en cas de besoin lorsque l'on n'est pas chez soi. Que ce soit en appelant quelqu'un ou en lui envoyant un texto, la communication devrait de toute façon être brève et servir à se donner des informations importantes ou à se fixer une rencontre. Les longues conversations téléphoniques, qui sont d'ailleurs de plus en plus rares, ont habituellement lieu à la maison sur une ligne fixe. Quoique plusieurs n'en ont plus et ne se servent que de leur cellulaire... Selon moi, les cellulaires et les messages textes sont donc des outils très pratiques, mais qui ne diminuent aucunement la qualité des relations humaines.

Ensuite, plusieurs personnes croient que le courriel empêchent les gens de se parler "en vrai". En fait, je crois plutôt que le courriel est ce qui a remplacé les lettres manuscrites que l'on s'envoyait par courrier postal il n'y a pas si longtemps. Certains diront qu'une lettre manuscrite a plus de valeur sentimentale, ce qui peut être vrai dans certains cas, comme pour les lettres d'amour que certains s'écrivent encore. Mais règle générale, c'est le contenu du message qui est important, et le courriel permet d'envoyer et de recevoir les messages beaucoup plus rapidement que par la poste. La critique que l'on entend le plus souvent concernant les communications virtuelles est que les gens sont chacun de leur côté et qu'ils en profitent parfois pour s'écrire des choses qu'ils n'oseraient pas se dire en personne. Une forme de lâcheté, donc. Mais pourquoi serait-ce mal de communiquer par écrit? Le langage parlé semble être la forme de communication la plus valorisée, mais il y en a tant d'autres: le langage écrit, bien sûr, mais aussi la communication par le regard (les yeux parlent tellement!), par le sourire, par le mouvement (pensons aux danseurs), par le toucher (poignée de main, étreinte, etc.), par la musique, etc. Des échanges par écrit peuvent être vrais et sincères, et amorcent même bien souvent  une complicité qui sera vécue en personne par la suite.


Même mon chat s'intéresse à Facebook!

Enfin, il y a le web 2.0 qui fait beaucoup parler, notamment le réseau Facebook. Bien sûr, certains exagèrent dans leur utilisation de ce site: personne n'a réellement 400 amis dans la vie, et dévoiler ses états d'âme toutes les trente minutes n'est pas tellement pertinent. Par contre, lorsque nos amis Facebook sont nos proches dans la vie de tous les jours, il s'agit d'un réseau très utile pour partager des photos, pour inviter des gens à un événement et pour commenter l'actualité et les éléments marquants de la vie de nos proches. Étant donné que la presque totalité des gens sont abonnés à Facebook, il s'agit d'une opportunité unique pour y retrouver des personnes que l'on a perdues de vue. Ce qui amène bien souvent les gens à se revoir et à renouer leurs liens dans la "vraie vie". De plus, ce que l'on écrit et ce qu'on lit sur Facebook peut parfois aider à démarrer une conversation lorsqu'on rencontre les gens en personne.

Ainsi donc, je ne crois pas que les communications virtuelles nous empêchent de communiquer dans ce qu'on appelle la Vraie Vie. Au contraire, il s'agit d'outils qui peuvent grandement faciliter et amorcer la complicité avec les gens qui sont importants pour nous. Bien sûr, notre vie sociale ne devrait pas être uniquement virtuelle, et j'espère que ce n'est pas ce que nous réserve l'avenir. Il faut plutôt savoir utiliser les technologies de façon raisonable et efficace, ce qui nous donnera peut-être un petit coup de pouce dans la vie! 

mardi 30 août 2011

Il n'est jamais trop tard pour danser!

La danse est une passion qui n'a pas d'âge. Plusieurs jeunes enfants suivent des cours de danse créative, de ballet classique ou de ballet jazz un peu par hasard, parce que leurs parents les ont inscrits ou pour être avec leurs amis. Parmi ces jeunes, quelques-uns développeront une véritable passion pour la danse et voudront continuer année après année. Certains vont se spécialiser dans un style précis, par exemple le ballet ou le hip-hop. D'autres vont essayer de toucher à des styles variés, devenant ainsi des danseurs très polyvalents.

Plusieurs écoles de danse et autres organismes offrent aux enfants et aux adolescents les plus motivés et les plus talentueux de faire partie d'une troupe. Il s'agit alors d'un entraînement plus intensif de plusieurs heures chaque semaine. Les danseurs doivent assimiler de nombreuses chorégraphies, ils participent à des spectacles et parfois aussi à des compétitions. Ces jeunes croient en leur rêve et sont convaincus qu'ils en feront une carrière. Toutefois, cette bulle éclate bien souvent, vers l'âge de 18 ou 20 ans...

En effet, une fois rendus à l'âge adulte, les danseurs sont parmi les plus âgés de leur troupe. Ils ne s'identifient plus vraiment au groupe et ne se sentent plus tellement à leur place. Il y a bien sûr la possibilité d'entreprendre des études collégiales ou universitaires en danse, mais encore faut-il s'assurer d'avoir suffisamment de travail une fois le diplôme en poche. De plus, les formations professionnelles en danse sont presque uniquement en danse contemporaine, à l'exception de quelques-unes en ballet classique. Les adeptes d'autres styles n'y voient donc pas un grand intérêt. Sans parler des parents, qui tentent souvent de décourager leur jeune à tenter une carrière en danse. C'est pourquoi plusieurs jeunes adultes décident donc d'étudier dans un autre domaine, et abandonnent souvent du même coup toute activité reliée à la danse. Ce qui est selon moi une grave erreur!

La Troupe Fusion Danse, pour les adultes.
Cette étincelle que l'on a dans les yeux lorsqu'on danse, cette passion plus forte que tout, ça ne disparaît pas comme ça, juste à cause de quelques petites embuches. On a beau essayer de l'oublier et d'enterrer les souvenirs, si vous êtes un vrai danseur, la danse reste toujours présente quelque part en vous.  Il s'agit de trouver un groupe de personnes ayant votre âge, mais surtout, étant aussi passionnées de danse que vous. Il est vrai que plusieurs cours pour adultes sont de niveau débutant, mais en cherchant un peu, vous parviendrez certainement à trouver un cours avancé ou même une troupe.

Ce qui m'amène à vous parler de ma troupe, la Troupe Fusion Danse, un organisme à but non-lucratif que j'ai fondé en septembre 2010 dans la région de Saint-Eustache, au Québec. Il s'agit d'une troupe pour les danseurs adultes qui veulent continuer ou recommencer à danser. Tous les styles de danse sont intégrés dans nos chorégraphies et nos spectacles, et les danseurs peuvent même chorégraphier leurs propres chorégraphies s'ils le souhaitent. Nous sommes un groupe dynamique et passionné de danse, et nous aimerions rencontrer de nouveaux danseurs pour la saison 2011-2012. L'audition aura lieu jeudi le 1er septembre 2011 à 19h30, contactez-moi pour vous inscrire! Si vous lisez ce billet et que vous habitez une autre région ou un autre pays, n'hésitez pas à démarrer votre troupe pour adultes si aucune n'existe près de chez vous.

N'oubliez jamais que peu importe votre âge, il n'est jamais trop tard pour danser!

lundi 29 août 2011

La nature dans toute sa splendeur

Aujourd'hui, vous aurez droit à un billet tout en photos. On dit qu'une image vaut mille mots, et ce proverbe me sera très utile puisque je ne trouve pas les mots pour décrire la beauté de tout ce que j'ai eu la chance de voir. Il s'agit d'un petit coin de paradis au milieu de nulle part que j'ai baptisé la Forêt des pins perdus. Vous vous souvenez d'Anne la maison aux pignons verts? Dans cette histoire, Anne donnait un nom à tous les endroits magnifiques où elle allait, ce qui les rendait encore plus beaux. J'ai donc fait la même chose avec cette forêt, dont je ne vous dévoilerai pas l'emplacement puisque son charme est justement que peu de gens la connaissent. Si vous êtes chanceux, quelqu'un vous fera peut-être découvrir cet endroit un jour!


Les pins géants, très espacés les uns des autres.


La rivière, qui contient de nombreuses cascades.


Moment magique vers 5h30 am. Tout le monde dort, et j'en profite
pour admirer la nature qui se réveille.


Beauté paisible...
 

Un pauvre pin déraciné.

Un merci tout spécial à ma belle-soeur, qui m'a fait découvrir cet endroit magnifique!

vendredi 26 août 2011

Juste une chanson...

Une chanson.
Empreinte de calme, de douceur et de sérénité.
Tout simplement.

«Spell», Marie Digby.

Mon blog sera en relâche demain, car je serai au fond des bois, bien loin de mon ordinateur. Je vous reviens dimanche avec tous les détails de cette évasion en plein air!

jeudi 25 août 2011

La frénésie des inscriptions!

L'arrivée du mois de septembre signifie pour tous les jeunes le retour à l'école, mais pour plusieurs aussi le retour des activités parascolaires. À l'école, les jeunes ne peuvent choisir ce qu'ils apprennent, sauf pour quelques cours au choix au secondaire. Par contre, quand il s'agit d'activités parascolaires, une panoplie d'options s'offrent alors à eux. Ils peuvent choisir une activité parascolaire à leur école, qui a lieu sur l'heure du dîner ou après l'école. La plupart des municipalités offrent également une panoplie d'activités, tout comme certaines écoles privées (écoles de danse, de théâtre, etc.). Et il y en a pour tous les goûts: sports, arts, plein air, scouts, cuisine, etc.

Le plus difficile reste à choisir une ou plusieurs activités qui intéressent l'enfant mais qui correspondent aussi aux critères du parent: horaire, coût, lieu, etc. Certains jeunes ne se posent pas de questions et pratiquent chaque année le même sport ou la même discipline artistique. Ils développent ainsi une véritable passion qui peut même devenir une carrière un jour. Par contre, d'autres enfants se promènent d'une activité à l'autre, sans trop savoir ce qu'ils aiment. Ils sont très motivés à essayer une activité, mais leur intérêt diminue après quelques semaines à peine. Certains jeunes ont toutefois besoin de changement, ils s'inscrivent à des cours différents chaque session même s'ils apprécient leur expérience.


Peu importe ce que choisit votre jeune, l'important est qu'il aime son activité. Il s'agit de loisirs et les enfants doivent s'y amuser sans retomber dans la même discipline qu'ils retrouvent à l'école. Certains sports ou arts peuvent se pratiquer à un niveau compétitif, ce qui peut être une expérience très enrichissante pour le jeune, en autant qu'il choisisse lui même de s'investir autant. Une pression excessive des parents ou de l'entraîneur ne ferait que diminuer le plaisir relié à l'activité et conduirait probablement à un abandon. De plus, trop d'activités parascolaires dirigées par semaine peut épuiser l'enfant, qui a aussi besoin de périodes de temps libre. En effet, le jeu libre chez les enfants est l'occasion idéale de développer leur créativité et leur autonomie dans un contexte dépourvu de toutes contraintes.

C'est présentement la période des inscriptions pour beaucoup d'activités. Les jeunes ont fait leurs choix et sont tous très fébriles de commencer les cours ou les entraînements. Toutefois, cette fébrilité est aussi vécue par les professeurs, animateurs et entraîneurs. Étant moi-même professeure de danse, je sais que les prochaines semaines seront remplies de stress, mais surtout d'impatience. Après avoir passé une bonne partie de l'été à préparer mes cours et à créer les chorégraphies, j'ai hâte de revoir mes anciens élèves et de rencontrer les nouveaux. Particulièrement cette année, puisqu'un nouveau défi m'attend: je laisse de côté mes cours de tout-petits pour remplacer la professeure de hip-hop. J'enseignerai donc à une clientèle âgée de 7 à 15 ans. Une belle année en perspective! Je souhaite donc une bonne rentrée à tous les jeunes ainsi qu'à tous ceux qui animeront des activités! 

mercredi 24 août 2011

La spirale infernale du premier emploi

Lorsqu'on termine nos études, on est rempli de motivation et d'enthousiasme face à notre avenir. Avec notre diplôme, obtenu après plusieurs années de labeur, nous avons hâte d'appliquer enfin sur le terrain tout ce que nous avons appris lors de nos études. Toutefois, lorsqu'on commence à rechercher des offres d'emploi, ce positivisme disparaît assez rapidement... En effet, la section «Expérience nécessaire» d'une offre d'emploi est rarement vide, les employeurs recherchent presque tous un candidat avec au moins 3 ans d'expérience et souvent beaucoup plus. Et bien entendu, les stages, les emplois d'été, les emplois à temps partiel dans un autre domaine et le bénévolat sont très rarement considérés comme de l'expérience pertinente. Pourtant, tout travail, qu'il soit rémunéré ou non, apporte de nombreuses compétences et connaissances qui peuvent indubitablement être transférées dans le cadre d'un emploi plus permanent. Tout type d'emploi qu'un étudiant occupe pendant ses études lui permet de développer son autonomie, son esprit d'équipe, sa ponctualité, sa débrouillardise, etc. Alors pourquoi ne pas considérer ces expériences comme pertinentes?

De plus, 0 années d'expérience ne signifie pas automatiquement 0 compétences. Les jeunes en recherche d'emploi viennent de terminer leur formation, ce qui signifie qu'ils connaissent ce qu'il y a de plus actuel dans leur domaine. De plus, ils n'ont pas encore eu le temps de s'enraciner dans une fonction précise ou dans une entreprise. Ils sont donc ouverts à des perspectives variées et n'ont surtout pas peur de la nouveauté et du changement.
Spiral
Source: http://www.dreamstime.com/
Je fais partie de ces jeunes diplômés en recherche d'un premier emploi. Je me rends compte qu'il s'agit d'une occupation qui demande un temps considérable: recherche d'offres d'emploi (banques d'emplois d'associations professionnelles, d'université, gouvernementales, d'entreprises privées, etc.), envoi du curriculum vitae, rédaction d'une lettre d'intention adaptée à chaque candidature. On en vient même à déposer des candidatures spontanées, c'est-à-dire envoyer sa candidature à une organisation sans qu'un poste pertinent soit affiché, juste au cas où ils auraient besoin de nous éventuellement. Cela fait près de quatre mois que je cherche, et même avec un diplôme de maîtrise obtenu avec une moyenne de A, je n'ai été convoquée qu'à une seule entrevue qui eut lieu avant même que j'aie terminé ma dernière session. Je ne suis pas encore désespérée, mais ça s'en vient...

C'est un véritable cercle vicieux: Pour avoir un emploi, il faut de l'expérience. Mais pour avoir de l'expérience, il faut avoir eu un premier emploi. Et pour obtenir ce premier emploi, il faut de l'expérience. Cette expérience, elle a commencé par un premier emploi... Et ça continue comme ça, sans fin. Une spirale infernale qui vous entraîne vers de véritables cauchemars. Alors si vous êtes un employeur, donnez une chance aux jeunes, vous ne serez pas déçus!

mardi 23 août 2011

Pas capable?

Y a-t-il des choses que vous ne savez pas faire, que vous ne savez plus faire? «- Viens-tu patiner avec moi? - Non, je ne suis pas capable de patiner. En fait, j'étais capable quand j'étais jeune, mais plus maintenant, ça fait trop longtemps». Nous avons tous participé à une conversation comme celle-là un jour ou l'autre. Mais comment peut-on savoir qu'on ne peut pas faire quelque chose si on n'essaie pas? On peut bien se dire qu'on est trop vieux pour apprendre (ou réapprendre!), qu'on n'a pas le physique ou la personnalité qu'il faut, qu'on a déjà échoué en essayant. Certains finissent même par se convaincre qu'ils n'aiment pas l'activité, refoulant ainsi cette certitude de ne pas être capable. Imaginez tout ce qu'on s'empêche de faire et d'essayer uniquement à cause d'un manque de confiance absolument injustifié!

Je vais vous raconter ce qui m'est arrivé aujourd'hui : je me suis rendu compte que je n'avais aucunement perdu les capacités de pratiquer un certain sport, le vélo. Vous vous dites sûrement que c'est quelque chose qui ne se perd pas une fois qu'on l'a appris. Et vous avez bien raison! Toute jeune, j'ai appris à faire de la bicyclette sans aucun problème, j'aimais bien me promener à vélo dans mon quartier, tout comme la plupart des enfants. C'est plus tard que ça s'est corsé, suite à quelques incidents pourtant assez banals : un face à face avec une clôture dans un tournant très serré, une chute due à l'essai d'un vélo trop grand et surtout, une longue randonnée scolaire au secondaire qui fut très pénible pendant laquelle je suivais difficilement le groupe, ralentie par mon asthme qui m'essouflait très rapidement à l'époque. Donc, la suite des choses : j'ai arrêté de faire du vélo, puis j'ai cru que je n'étais plus capable d'en faire et enfin je me suis convaincue que je détestais ce sport. Chaque fois qu'une balade à bicyclette m'étais proposée, je trouvais toujours une raison ou une façon de m'y soustraire.

Gir Biking
Source: http://www.freeimageslive.co.uk/ 
Donc, de façon tout à fait spontanée et inattendue, j'ai aujourd'hui décidé que c'en était assez! J'ai sorti mon vélo du cabanon, j'ai nettoyé toute la poussière et les toiles d'araignée accumulées depuis des années et je suis partie faire un tour dans le quartier. Fini la crainte et l'insécurité, j'ai roulé sans hésitation, avec l'étrange impression d'en avoir fait la veille tellement c'était facile. Je ne dirais pas que c'est devenu mon occupation préférée, la marche m'inspire beaucoup plus. Mais au moins, je sais que je suis encore capable et je ne dirai plus non aux sorties à vélo qui me seront proposées. Vous voyez, vous pouvez tout faire et tout réussir si vous le voulez vraiment. Il suffit d'essayer juste une fois!

lundi 22 août 2011

La lettre de Jack

Aujourd'hui, tout le Canada est en deuil. En effet, Jack Layton est décédé tôt ce matin chez lui, suite à son cancer. Il s'agit d'un choc pour plusieurs d'entre nous; nous savions qu'il était atteint d'un nouveau cancer, mais cette mort est arrivée vraiment très vite. Bien entendu, ce ne sont pas tous les Canadiens qui ont voté pour lui lors de la dernière élection et qui adhèrent à l'idéologie du Nouveau Parti Démocratique. Cependant, tous s'entendent pour dire que Jack Layton, appelé communément Jack, est un des rares politiciens possédant un tel charisme. Jamais son succès politique ne lui est monté à la tête, il est resté simple et sympathique. Bref, on se voyait tous un peu à travers lui puisqu'il était un homme comme les autres, pas un politicien froid et austère. Il inspirait la confiance, et c'est pourquoi les gens ont voté pour lui à la dernière élection fédérale. Son parti est devenu pour la première fois l'opposition officielle, et il est même parvenu à obtenir la grande majorité des votes québécois. Une situation encore jamais vue au Québec.

Quelques jours avant sa mort, Jack Layton a écrit une lettre d'adieu. On peut lire cette lettre sur le site web du NPD : http://www.npd.ca/voici-une-lettre-de-jack-layton-lattention-canadiens . En lisant cette lettre attentivement, on comprend que Jack Layton savait qu'il allait mourir dans les jours qui suivraient. Il voyait sa mort arriver, et il a tout de même trouvé la force nécessaire pour rédiger ce mot d'adieu. Quel courage! De nos jours, toute lettre a quelque chose de touchant. C'est tellement rare que les gens prennent le temps d'écrire une lettre à leurs proches. On ne dit et on n'écrit que l'essentiel, et on fractionne l'information dans de courts messages textes ou courriels. On choisit les mots les plus courts et les plus simples en oubliant à quel point il peut être intéressant d'utiliser toutes les richesses de notre langue. Jack, lui, a pris le temps, et il lui en restait bien peu, d'écrire une lettre d'adieu. Pas seulement à sa famille et à ses amis les plus proches, mais à tous les Canadiens et à toutes les Canadiennes. Il n'a oublié personne, il a eu une pensée pour de nombreux groupes de gens : les membres de son parti bien sûr, mais aussi les personnes atteintes d'un cancer, les jeunes, les Québécois, et bien d'autres. Une lettre attentionnée, rédigée dans un langage soigné et impeccable. Une lettre historique que nous n'oublierons jamais.

Une page de l'histoire politique du Canada est tournée. Souhaitons que des jeunes s'inspireront de cet homme qui a défendu sa cause et ses valeurs jusqu'au bout. Que cette belle vague de changement continue... 

dimanche 21 août 2011

Les «non-voyages» forment aussi la jeunesse…

Vous est-il déjà arrivé de défaire vos bagages sans même être parti? Si oui, vous n’avez probablement pas beaucoup apprécié cette expérience difficile, mais aussi très formatrice, du moins dans mon cas. En effet, quelques minutes à peine avant d’écrire ceci, je rangeais le contenu de mon sac à dos. Il ne s’agit pas d’un voyage annulé, mais bien d’une expédition qui aura lieu sans moi puisque je n’étais qu’une remplaçante devant se tenir prête à partir à la dernière minute dans l’éventualité d’un désistement d’une autre personne. Bien entendu, j’étais consciente que je resterais probablement chez moi, ce que j’acceptais sans problème. Je devais tout de même connaître les détails de l’expédition et préparer des bagages, afin de ne pas être prise au dépourvue à la dernière seconde. Et ce qui devait arriver arriva : au fil des jours, de façon si subtile que je ne m’en aperçus pas, le projet prit une grande importance à mes yeux. Même si cette randonnée de quelques jours de canot-camping aurait probablement lieu sous la pluie, au froid, avec des tonnes de moustiques et peut-être même quelques ours, tout cela n’avait pas d’importance. Mon sac fut préparé avec la minutie et la rigueur d’une personne convaincue de partir, rien d’essentiel ne manquait et rien de superflu n’était présent. La veille du départ, j’apprenais que la personne que je devais remplacer n’avait pas donné de ses nouvelles depuis deux jours. Inutile de vous dire qu’une petite lueur d’espoir venait de s’allumer. Ce fut tout autre chose le lendemain, lorsque la personne réapparut et confirma sa participation à l’expédition, ce qui, du même coup, confirmait définitivement que je ne serais pas du voyage. J’attendis tout de même l’heure de leur départ pour tout ranger, car les miracles, ça arrive parfois. Mais au moment d’écrire ces lignes, ils sont déjà en route vers le nord, l’aventure et la nature…

Vous devinerez sans doute que la déception est grande, et en effet elle l’est. Cependant, il s’agit peut-être du verre d’eau au visage qu’il me fallait pour réaliser à quel point j’avais besoin d’une évasion en pleine nature. Pourquoi avoir attendu qu’une personne me propose un rôle de remplaçante? La plupart des êtres humains préfèrent rester dans le confort de leur chez soi, avec toutes les commodités et les technologies disponibles. Et quand ils partent en voyage, c’est bien souvent avec le même niveau de confort, dans un hôtel ou une auberge. Même le camping n’est plus ce qu’il était autrefois. Pourtant, malgré ce luxe dans lequel on vit, les gens sont de plus en plus stressés. Se pourrait-il que ceci soit directement en lien avec le fait que nous nous sommes éloignés de l’essentiel? Plutôt que de profiter respectueusement des beautés de la nature, nous la détruisons chaque jour un peu plus. Il fut un temps où l’objectif ultime d’une journée dans la vie d’un humain était de survivre. Ce qui, instinctivement, nous amène à nous dire « Ouf, une chance qu’on est maintenant bien loin de tout ça! ». Est-on réellement si chanceux? Si oui, alors pourquoi j’accordais une telle importance à une aventure de canot-camping qui m’aurait ramenée à cette notion de survie? Et je ne suis pas la seule, plusieurs personnes pratiquent ce genre d’activités et en développent même une véritable passion. Je n’ai qu’à fermer les yeux, et j’entends le murmure du vent, le son d’une cascade d’eau, le cri d’un huard, le crépitement des flammes d’un feu… Je vois l’étendue d’un lac paisible, la magnificence d’un arbre centenaire, les montagnes à la fois lointaines mais enfin si près, les couleurs somptueuses du ciel au moment où le soleil quitte pour la nuit… Je sens l’odeur si particulière de la forêt, un mélange de terre, de feuilles mortes et de bois…
Bref, une atmosphère apaisante et vraie, un silence doux à entendre et propice à des échanges enfin dépourvus de superficialité. Être soi-même, libre et sans barrières. « Être », tout simplement. Mais surtout, rapporter tout cela chez soi et l’intégrer à sa vie. Si j’arrive à ressentir tout cela sans même être là-bas, c’est que j’ai eu la chance de goûter un peu à cette vie dans la nature par le passé, notamment en allant camper avec mes parents dans ma jeunesse. Plusieurs enfants n’ont pas cette chance et ne développeront pas ce besoin d’aller se ressourcer loin de la ville. De futurs adultes encore plus stressés que nous le sommes… Prenons le temps de respirer, laissons les enfants respirer aussi. Parfois, il faut prendre le temps de prendre son temps, et c’est alors que l’on prend conscience de l’absurdité de la plupart de nos soucis. Au fond, l’humain est un être vivant parmi tant d’autres, avez-vous déjà vu un animal courir plus vite parce qu’il est en retard? Certainement pas. Alors revenons à l’essentiel avant qu’il ne soit trop tard, et la meilleure façon de le faire est de prendre quelques jours, ou même quelques heure si c’est tout ce que vous avez, afin d’aller se ressourcer là où tout est encore vrai. Ne faites pas comme moi, n’attendez pas de manquer votre chance pour réaliser à quel point c’est important. Bien sûr, un tel « non-voyage » m’a appris beaucoup, mais une vraie escapade m’en apprendra certainement plus. Et c’est pour bientôt, croyez-moi!