samedi 15 octobre 2011

La spirale infernale du premier emploi - Partie 2

Le 24 août 2011, j'écrivais ceci :
« C'est un véritable cercle vicieux: Pour avoir un emploi, il faut de l'expérience. Mais pour avoir de l'expérience, il faut avoir eu un premier emploi. Et pour obtenir ce premier emploi, il faut de l'expérience. Cette expérience, elle a commencé par un premier emploi... Et ça continue comme ça, sans fin. Une spirale infernale qui vous entraîne vers de véritables cauchemars. »
Je peux maintenant le confirmer, cette spirale m'a littéralement avalée et entraînée vers des profondeurs encore plus sombres que je ne l'imaginais. Comme vous l'avez sans doute compris, je n'ai pas encore obtenu d'emploi dans le domaine de mes études, après six mois de recherche intensive. Chaque jour, je passe en moyenne trois heures (et parfois plus!) à faire de la recherche d'emploi : recherche d'offres d'emploi et rédaction de lettres d'intention adaptées à chaque candidature soumise. Je connais tellement les sites d'emploi que je pourrais presque y naviguer les yeux fermés! Emploi Québec, les sites d'associations professionnelles dans mon domaine, le babillard d'emploi de mon département universitaire, Jobboom, Monster, Workopolis, Québec Municipal, LesPac, Kijiji et les petites annonces de divers quotidiens, voilà seulement une partie des endroits où je fais mes recherches.

Il y a un peu plus de deux ans, lorsque j'ai commencé mon programme universitaire, le directeur de notre département nous disait qu'il y avait plus d'offres d'emploi que de finissants. Mais ce qu'il n'a pas mentionné, c'est que la majorité de ces emplois sont très loin de la région de Montréal, voire même à l'international. Lorsqu'on a une maison, un conjoint qui a un emploi et une panoplie de gens qu'on ne veut pas quitter, il n'est pas toujours évident de tout abandonner pour un nouveau travail. Un autre détail qui n'a pas été mentionné est que la majorité des employeurs demandent au minimum quelques années d'expérience, ce que l'on n'a pas nécessairement lorsqu'on termine nos études. Malgré ces obstacles, j'ai tout de même envoyé une cinquantaine de curriculums vitae et de lettres d'intention depuis les six derniers mois, pour des postes reliés de près, de loin ou de très loin à mon domaine. J'ai également soumis une vingtaine de candidatures spontanées, ce qui implique de placer notre curriculum vitae dans la banque de candidatures d'une entreprise même si aucun poste affiché actuellement ne correspond à nos compétences. Suite à toutes ces démarches, je n'ai été convoquée qu'à deux entrevues : la première où je suis arrivée en deuxième place, presque ex-aequo avec celle qui a obtenu le poste (qui avait de l'expérience...) et l'autre où on ne m'a posé que trois questions, les intervieweurs ne faisant que parler de leur entreprise.

Un article paru cette semaine dans le journal Métro prétend que plusieurs diplômés universitaires sont surqualifiés pour l'emploi qu'ils occupent. Certains sont commis, caissiers, vendeurs, etc. Plusieurs raisons expliquent ce phénomène : trop d'admissions dans les universités, exigences trop élevées de la part des employeurs et rareté des emplois. Vais-je finir moi-aussi caissière ou commis, même si j'ai terminé une maîtrise avec une moyenne de A? Je commence à croire que oui... Mais ce qui est certain, c'est qu'après six mois de recherche d'emploi sans succès, je dois sérieusement envisager une autre stratégie et même un changement de domaine. Par contre, commencer une nouvelle formation prend du temps, de l'argent et surtout de la motivation. Et croyez-moi, la motivation est presque inexistante après une demi-année de recherche infructueuse. Même les activités que l'on pratique encore perdent leur intérêt. On a l'impression que ne pas obtenir d'emploi fait de nous une personne incompétente, inintéressante et sans avenir. On devient dur envers soi-même, triste, déprimé et insominiaque. Je ne vous le souhaite pas, et je vous conseille surtout de bien faire vos recherches avant d'entreprendre un programme de formation. Vérifiez si des offres d'emploi sont disponibles dans le domaine et ne vous fiez pas seulement à ce que l'établissement d'enseignement vous dit. Une formation, c'est un produit comme les autres qui doit être vendu, et les étudiants sont des consommateurs qui doivent faire le bon choix. Réfléchissez bien avant de choisir votre carrière, c'est votre avenir et votre vie qui sont en jeu.